« Je m’apprêtais à faire l’amour lorsqu’on a sonné à la porte »

« Je m’apprêtais à faire l’amour lorsqu’on a sonné à la porte »

Thème « Le sauvetage des cartons banane »
Groupe d’écriture Les dissidents de la pleine lune.
Caractères 3050 / 3000

« Chaotique » selon João* qui s’apprêtait à faire calmement l’amour à sa femme le soir de Noël.
« On a sonné très tard, j’ai alors enfilé une culotte et je suis allé répondre. Mais il n’y avait personne » explique João* très étonné.
Sur son pas de porte, il découvre un carton à bananes avec du plastique débordant par tous les trous.
« Je l’ai soulevé et ça pesait un bras ».
Un bras, João* ne croyait pas si bien dire.
En l’ouvrant, il y découvre une grosse odeur, ainsi qu’un salmigondis de viscères, sur lesquelles étaient posés des bras et des jambes claqués en deux et une tête lobotomisée, les yeux percés par des clous.
« La personne dans le carton avait l’air très intelligente » affirme-t-il, « mais un peu borgne ».
Il a immédiatement averti la police, qui n’a pas tardé à venir.
Pas tardé… mais tout de même trop tardé, sa femme s'étant endormie.

Le carton à bananes : un classique

Le carton à bananes, pur produit de la globalisation, est un classique pour le transport de Cocaïne**, nous explique George* du parquet fédéral.
Cependant ces derniers temps, les offices de gendarmerie sont alertés par une recrudescence de personnes en tangram.
« Du jamais vu », affirme George*.

La police se veut cependant rassurante, « si ça sent la banane, ça ne sent pas forcément le sapin », affirme Jean-Jacques*, grand expert de la police vaudoise.
Toujours est-il qu’en cas de doute, le grand expert recommande d’appeler la centrale au 021/64444444444444444, « sauf si évidemment, vous voulez faire déguster une bouchée à votre belle-mère » plaisante-t-il.

Le modus operandi ne diverge guerre entre les cartons, laissant à penser qu’il s’agit d’un seul et même meurtrier.
Hormis une fois, où le découpeur a pris soin d’enrober les membres dans du sel et des herbes aromatiques, façon gravlax.
« Il doit s’agir d’un gourmet », pense le grand spécialiste.
Toutefois les forces de l’ordre n’ont pas encore trouvé de lien entre les victimes, si ce n’est qu'hommes comme femmes, portaient la moustache au moment du massacre.


La piste de l’étudiant


La piste de l’étudiant en crime semble retenue.
Dans notre société, l'écolier demeure le premier consommateur de bananes, ainsi que de leur carton.
Sans le sou, il les quémande à tire-larigot à la Migros ou à la Coop soi-disant pour des déménagements.
Mais le grand expert de la police vaudoise, lui-même père de famille, n’est pas dupe : l’étudiant est un polype glouton qui ne déménage jamais.
Manger, s’incruster et encore manger, voilà les uniques talents de l'étudiant.

Afin de diminuer les crimes, la police a demandé à ces géants de l’alimentation de ne plus vendre de banane tant que l’affaire n’était pas élucidée.
De son côté, la grande distribution a réagi positivement, affirmant que le retrait du fruit jaune a bizarrement dopé les ventes de saucisson de cerf aux noix.

(AFP)

* prénom d'emprunt.
** 140kg de cocaïne saisis dans des cartons à bananes en Suisse


Votre avis compte: pensez-vous qu’il s’agisse d’un étudiant qui éviscère et découpe sauvagement les personnes moustachues ?

 





Image - Tyler Spangler