Le monde merveilleux de Sociovore : Gazon nourri

Gazon nourri

Thème Le complexe du citron
Groupe d’écriture Les dissidents de la pleine lune.
Caractères 2990 / 3000
La Suisse… Ses montagnes, ses falaises, ses lacs, à chaque coup d’œil on a une carte postale. Oh regarde, un écureuil !
Où ça ?
Là !
C’est un chat !
Oh pardon. Mais chats, écureuils… des animaux du même acabit.
Poil au kiki.
Je t’aime ma lapine.
D’accord. On pourrait apprécier le paysage et se la coincer, t’en penses quoi ?

Oh pardon. Mais quand je discute avec toi, mon cœur crépite et j’ai l’impression de manger des papillons. Je me chut, promis. Mais, il fait quoi le gars là-bas ?
Il parle à son téléphone ?
Oui, je le vois bien… j’suis pas complètement abruti.
Non… juste un peu crétin. Mais dans le bon sens du terme.
C’est un compliment ça ?
Bien évidemment.
Eh bien merci. En tout cas, pour moi t'es merveilleuse. T’es ma Cassiopée en sucre de pomme…
Poil à Sodom.
Bon, je me tais. Mais écoute comme il parle l’autre, avec sa voix grave, il se prend pour qui ce con ?
Un gars sûr de lui.
Tu crois ? Je trouve qu’il fait pitié. Moi, je suis bien content avec ma voix aigüe. Hein dit qu'elle est belle ?
Disons que si tu gazouillais pareillement… ma petite culotte serait trempée d’érotisme.
Mais t’es pas choue de dire ça.
De dire quoi ?
Qu’avec moi, ta petite culotte s’est trompée d’exotisme !
Je n’ai jamais dit ça.
Mais si ! Et pourquoi t’écartes les jambes maintenant ?
Pour faire sécher mes émotions.
Mais t’es pas choue de dire ça !
Arrête de me dire “t’es pas choue”. On dirait un gamin qui n’a pas encore reçu sa torgnole.
Tu vois, t’es pas choue. Bon, je me tais. Mais tu sais quoi ? J’ai envie de lui péter la tête.
Jaloux ?
Pas pour un pou.
Pourtant avec sa taille de mannequin, ses muscles et son sourire taquin, on aurait pu imaginer que… Je vais lui dire coucou, tiens. “Coucou !”
Mais arrête ! J’ai l’impression que tu ne m’aimes plus.
Je t'embête. Qui aime bien châtre bien. De toute manière, avec ce que tu me coûtes, je suis bien obligée de t’aimer…
Ahhhh si j’avais une batte…
Si t’avais une batte… ?

Oui, si j’avais une batte.
Explique !
Ben je m’approcherais de lui, en mode gars sympa. Je lui demanderais “Hey, ha yo doin’ ?” j’attendrais même pas qu’il ouvre sa gueule, et BAM je le défoncerais.
Folichon, un peu cliché, mais folichon. C’est tout ?
Euh… bein… j’ai un tantinet besoin de loufer.
C’est tout AVEC TON MEURTRE ?
Oh pardon. Alors… Lorsqu’il est au sol, je lui brutalise sa tête de cul. Flan, je lui fêle la boite à idées et ensuite, au prochain coup, je lui émiette le cerveau. Des bouts d’intelligence vont sautiller partout, sur l’herbe, sur la batte, sur moi, sur nous.
Beaucoup d’éclaboussures.
Oh oui, beaucoup, beaucoup ! Ca va gicler jusqu’aux étoiles.
Et on chantera “Selfie, c’est fini, c’était la pic de son dernier amour“ ?
Oh oui, un peu qu’on chantera ! Et aussi “Et il a crié, crié, “Selfine” pour qu’elle revienne.”
Poussif.
Oh Pardon.
J’ai faim. T’as pas faim ?
Non et toi ?
Oui, j’ai faim. On rentre et tu me prépares quelque chose à manger ?
Bien sur ma chérie. T’as envie de quelque chose de bon ou de mauvais ce soir ?
Ce soir, pour une fois, j’ai envie que tu me surprennes.